mercredi 18 mars 2015

Attali agite la COP21


A propos de la conférence Paris Climat COP21, Jacques Attali vient de mettre les pieds dans le plat. Il publie un post un brin provocateur, sur son blog hébergé par l'Express : "A quoi peut encore servir la COP21 ?".

Plusieurs choses surprennent dans ses propos, au point que son billet semble presque être un HOAX :



1. Il met sur le même niveau les climato-sceptiques et les scientifiques du GIEC. Il y a pourtant un consensus scientifique sur l'influence des émissions de GES sur le changement climatique.

2. Tout à son coming out sur une économie positive, il invite la France à torpiller l'agenda de la COP21, pour placer les "solutions" au coeur de la conférence... C'est irréaliste. Les solutions viennent en complément de la négo. sur le climat, mais pas à la place de.... ce que l'ONU et les autres Etats n'accepteront jamais.

3. Il met en avant, du côté des solutions, la moins consensuelle de toutes, l'énergie nucléaire. Or aucun accord sur le climat ne pourra atteindre un consensus sur le nucléaire. Là aussi, cela semble totalement irréaliste, quel que soit le point de vue (pour ou contre) qu'on ait sur le nucléaire.

Le plus drôle est peut-être son affirmation : «L’altruisme est la meilleure façon de lutter contre les émissions de CO2 ». Certes, c'est tout à fait cohérent avec ses efforts (notamment via son ONG Planet Finance) pour promouvoir une philanthropie à la française, mais là aussi, c'est assez inoui. Ne fut-ce que parce que la solution à un problème complexe est une solution multiple.

Au final, les propos de Jacques Attali font probablement déjà la joie des climato-sceptiques, c'est-à-dire, fondamentalement (et quantitativement), de la droite américaine. Ces derniers voient dans la négation du changement climatique un volet parmi d'autres de leur lutte acharnée contre la taxe et contre la régulation de l’État.

Article modifié en oct. 2015 : j'avais été un brin trop véhément envers Jacques Attali.


Crédit photo : fondation pour l'innovation politique, creative commons, Flick


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