Sur
l'axe « consommation responsable » de l'économie
circulaire, l'information aux consommateurs figure en bonne place,
selon l'Ademe. La France était bien partie avec une expérimentation
volontaire d'affichage environnemental, menée en 2011/2012. Trois ans plus tard, les étiquettes
ont été rangées dans les cartons et c'est à Bruxelles que se
peaufine un cadre commun pour les entreprises. Bien que ce chantier soit déjà largement engagé, l'étiquetage environnemental est
quasiment absent des débats sur l'économie circulaire.
Elles
étaient 168, entreprises « pionnières » à avoir dit
oui en 2011/2012 à la proposition, issue du Grenelle de l'environnement, consistant à tester des étiquettes d'information environnementalle.
Aidées par diverses sociétés de conseil, ces
entreprises ont utilisé des Analyses de cycle de vie multicritères
(eau, énergie, et pas seulement CO2), pour définir les informations
à présenter aux consommateurs, en ligne (sur le web) ou sur les
étiquettes. Informations certainement très utiles pour orienter les
choix du consommateur suivant des critères de performance
(« impact ») environnementale.
Par la suite, un bilan de l'expérimentation a été publié par le parlement, en septembre 2013. Il estime que « L’affichage
environnemental est une démarche prometteuse ». Par la suite,
les étiquettes comme celle-ci ont disparu :
étiquetage Weleda pour un produit cosmétique
Etiquetage Decathlon pour un sac à dos
En 2015, l'Ademe affirme avec force que l'information des consommateurs sur les
impacts environnementaux des produits est un des piliers de l'axe
« consommer durable », au sein du modèle « économie
circulaire ».
Des outils sont désormais disponibles pour guider les entreprises :
l'Afnor, après de laborieux groupes de travail en partie issus de
l'expérimentation, a par exemple établi des recommandations sectorielles pour
aider les entreprises souhaitant introduire des étiquettes d'impact
environnemental.
Pourtant, les entreprises ne se bousculent pas pour informer les consommateurs. Et le volet « affichage environnemental » n'a pas la cote, dans le storytelling de l'économie circulaire. L'avez-vous entendu lors d'une des récentes conférences sur le sujet ? Si peu.
Depuis 2013, un travail au niveau européen pour harmoniser ce
types d'informations est en cours. Le
chantier bruxellois, parfois appelé « product environmental footprint »,
devrait se terminer en 2016.
Ce
projet sur 3 ans (il se conclue en 2016) est-il l'excuse en or pour ne pas
s'engager sur le terrain glissant de l'affichage environnemental ? Ou bien permettra-t-il de relancer un chantier indispensable à la crédibilité de la "responsabilité sociale des entreprises" (RSE) ?
L'affichage environnemental se fera, sans aucun doute, sur une base volontaire et non sur une obligation légale.
Le sujet sera présent dans le cours « Economie circulaire » que je
prépare pour les étudiants du Master 2 Responsabilité sociétaleet environnementale des entreprises de l'Université
Versailles-Saint-Quentin en Yvelines.
A noter que les 3 et 4 novembre 2015, un point d'étape sur le projet européen aura lieu à Bruxelles, sous la houlette de Karmenu Vella, commissaire européen en charge de l'environnement. Titre de ces deux journées ? "mid-term Environmental Footprint conference".