jeudi 26 juin 2014

Impact social : table ronde Atelier Ile-de-France

Grand plaisir d'animer cette table ronde sur l'impact social. Destiné aux entrepreneurs qui voient l'économie autrement.

Comment et pourquoi évaluer l'impact social de mon entreprise ?

Dans le cadre du cycle autour du Guide de l'entrepreneur social, l'Atelier et la maison d'édition Rue de l'échiquier vous proposent une table ronde sur la mesure d'impact social. Comment adopter un langage de la preuve pour répondre aux attentes des collectivités, des banques ou encore des investisseurs privés ? Christelle Van Ham, experte de l'évaluation et de la valorisation de l'impact social, Emmanuel Gagnerot, Directeur d'Ile-de-France Active et Anne Charpy, fondatrice de l'association VoisinMalin partageront avec vous conseils et expériences.



De 18h30 à 20h. Inscription obligatoire.

Aujourd'hui, l'économie sociale et solidaire vise à changer d'échelle. Pour ce faire elle doit être innovante et à la pointe en termes de transparence : cela passe par la gouvernance, par une gestion saine et par une démonstration claire de l'impact social des projets, au-delà des déclarations de principe. La mesure d'impact social peut devenir un outil central pour redynamiser la gouvernance, améliorer son efficacité et son impact sur le territoire. Un levier également pour consolider son modèle économique dans un contexte de tarissement de fonds publics et de recherche d'investissements socialement « rentables » par des financeurs privés.

Lors de cette table ronde, les enjeux de la mesure de l'impact social seront mis en débat. Différentes méthodes d'évaluation seront également présentées et Anne Charpy, entrepreneure sociale nous fera un retour d'expérience sur les outils d'évaluation qu'elle a pu mettre en place dans son entreprise sociale.

Cette rencontre sera animée par Thibault Lescuyer, co-auteur du Guide l'entrepreneur social et ouverte par Jean-Marc Brûlé, Président de l'Atelier.

A propos des intervenants

Christelle Van Ham est diplômée d'HEC. Elle a passé 5 ans chez Ashoka aux Etats-Unis et en France. Aujourd'hui consultante indépendante, elle accompagne des entreprises, des fondations et des associations dans l'évaluation et la valorisation de leur impact sur la société.

Emmanuel Gagnerot est directeur d'Ile-de-France Active. Coordination francilienne de France Active, Ile-de-France Active est un financeur solidaire au service d'une économie durable, créatrice d'emploi et de cohésion sociale.

Anne Charpy est fondatrice de VoisinMalin. Cette entreprise sociale part du constat que les habitants des quartiers populaires ont des compétences utiles qui ne sont pas ou peu valorisées. Elle se propose de repérer ces compétences et de leur donner une valeur économique à travers des prestations rémunérées, et de mettre en réseau ces habitants « ressources » afin de démultiplier leurs capacités d'initiative au bénéfice de leur quartier.

Le guide de l'entrepreneur social est co-écrit par Philippe Chibani-Jacquot et Thibault Lescuyer, avec une contribution d'Eric Larpin. Publié en novembre 2013 par Rue de l'Echiquier.

 

mercredi 18 juin 2014

20.000 Métaux sous les mers

L'exploitation des gisements de métaux sous les océans se précise. Lire mon article pour Novethic.



Mer de Bismarck, dans l'océan Pacifique. L’entreprise canadienne Nautilus Minerals s’apprête à exploiter le gisement de cuivre, d'or et d’argent situé à 50 km des côtes de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Ce serait une première mondiale. Mais des spécialistes de l’environnement s’inquiètent, notamment sur les risques pour la biodiversité. En cas de succès, cette exploitation ouvrirait la voie à d’autres dans le monde.

La France participe au débat : le 19 juin prochain, l’Ifremer et le CNRS publieront leurs conclusions sur "les impacts environnementaux de l’exploitation des ressources minérales marines profondes ".

Article pour Novethic :
http://www.novethic.fr/empreinte-terre/pollution/isr-rse/nautilus-minerals-un-pionnier-qui-sent-le-soufre-142537.html

Présentation de l'expertise française sur l'impact environnemental d'une extraction en eaux profondes:
http://www.developpement-durable.gouv.fr/Expertise-scientifique-collective,38968.html

lundi 2 juin 2014

Les associations anglaises sont contre le "Workfare"

 Depuis avril 2014, les chômeurs anglais de longue durée sont obligés de travailler gratuitement pour une association. Sinon ils perdent leurs indemnités chômage (Assedic). En plus d'être inefficace, ce programme fragiliserait le bénévolat, estiment les associations anglaises. De l'Armée du Salut à Oxfam, 350 d'entre elles ont décidé de boycotter l'initiative du gouvernement Cameron.

Job Centre Plus : les Pôle emploi à l'anglaise (photo : BBC)


Gardons le volontariat volontaire ! « Keep Volunteering voluntary !». C'est par ce mot d'ordre que le secteur associatif anglais entend lutter contre le dernier avatar du « workfare » anglo-saxon. Le workfare ? Le mot désigne les politiques publiques où « les personnes sans emploi ou les personnes handicapées sont obligées de travailler pour continuer de toucher leurs allocations ». Depuis le 28 avril 2014, les chômeurs anglais de longue durée sont directement concernés par une telle politique : c'est le programme de travail communautaire, « Community Work Placement » ou CWP pour les intimes. Ce programme prévoit de les faire travailler gratuitement dans une association. Seul hic pour le gouvernement, une partie du monde associatif a décidé de le boycotter.

Aide au travail : 3 options
En fait, le nouveau CWP est l'une des trois options laissées à toute personne inscrite dans un « jobcenter » (pôle emploi ou équivalent confié au privé) depuis 2 ans : il/elle a désormais le choix entre se présenter tous les jours à son agence, débuter une formation, ou sinon : travailler « volontairement » 6 mois, 30 heures par semaine, pour une association. S'il ne respecte pas une de ces trois options, la personne verra ses allocations chômage suspendues : 4 semaines la première fois, puis 13 semaines.

Le CWP s'inscrit dans un programme plus large, intitulé Aide au travail (« Help to work »). Sur 200.000 chômeurs de longue durée, l'objectif du gouvernement est d'en placer 60.000 auprès d'associations partenaires.

La mesure a été promue par le sémillant ministre des finances George Osborne, mais elle a tout de suite été critiquée par le conseil national des associations de volontariats, la National Council for Voluntary Organisations (NCVO). Le NCVO qui regroupe 10.000 associations anglaises.

L'appel au boycott du conseil des associations NCVO
Dès le 28 avril, la NCVO lançait un appel au boycott. Avec succès puisque cet appel regroupe toujours plus d'associations : 350, dont des très grosses, avaient signé l'appel « Keep volunteering voluntary », au 2 juin 2014. Parmi celles-ci figurent Oxfam, l'Armée du salut, ou encore Christian Aid.

Pour la ministre du travail, Esther McVey, il n'est absolument pas question de punir des chômeurs.
Sans aller jusqu'à cette interprétation, le monde associatif formule plusieurs objections majeures contre le « Community Work Placement ».

Premièrement, une expérience pilote de ce schéma aurait montré des effets positifs « extrèmement modestes ». D'après Jonathan Portes, du National Institute of Economic and Social Research, interviewé par la BBC, le schéma ne permettrait absolument pas aux demandeurs d'emplois d'obtenir un travail par la suite.

Volontariat forcé : un oxymore selon Oxfam
Surtout, ce schéma nuirait au maintien du bénévolat. « Ces schémas impliquent le volontariat forcé, ce qui non seulement est un oxymore, mais cela porte atteinte à l'opinion des personnes sur la vertu énorme du travail bénévole », estime Oxfam.

La collaboration des associations au programme implique aussi un gros risque de réputation pour celles-ci, dans la mesure où elles deviendraient complices de la suspension des allocations chômage : si l'association partenaire du job center déclare l'absence du chômeur au poste de travail prévu, il perdra ses « allocs ». Ce serait, estime le NCVO, contraire aux valeurs de la "charity".

Troisième objection, et non des moindres : le programme, en augmentant la fréquence des sanctions et en coupant le versement des indemnités, fera grossir les rangs des utilisateurs de la soupe populaire. Et ce alors que la faim en Angleterre est déjà une «crise nationale », selon une récente prise de position du  clergé anglais.

Malgré cette résistance des 350 associations, le gouvernement tient bon. D'après un de ses porte-parole, plusieurs associations ont tout de même choisi de coopérer avec le système. Le « placement » des chômeurs longue durée pourra donc commencer bientôt.

Et c'est ainsi qu'Allah est grand.