mardi 15 juillet 2014

Conférences climat COP20 et COP21 : préparatifs

J'ai décidé de m'intéresser au projet d'accord mondial sur le climat, qui pourrait être signé lors de la conférence Paris Climat 2015. Après avoir ouvert un mini-site dédié à cette conférence COP 21, sur scoop it, voici un premier article sur la conférence COP 20 qui se tiendra au Pérou fin 2014... Alors que le Pérou entend faciliter un pré-accord, le pays vient de voter un plan de relance de l'économie qui rabote plusieurs exigences environnementales.

Lézard blanc mort, au bord du rio Madre de Dios. 
Photo Geoff Galice ccommons.




Conférence climat : Le Pérou schizophrène ?

Les conférences onusiennes sur le climat reprennent, avec la COP 20 (=conférence des parties) qui se tiendra en fin d'année au Pérou et la COP 21 qui aura lieu en décembre 2015 à Paris. L'objectif est de signer un accord international contraignant pour limiter les émissions de CO2, accord qui entrerait en vigueur à partir de 2020. C'est l'ambition affichée de la diplomatie française et Laurent Fabius : faciliter un tel accord, 6 ans après l'échec de la conférence climat à Copenhague. De même au Pérou, le président Humala espère faciliter un pré-accord lors de la COP 20 de décembre 2014.

Pour les ONG françaises, la France doit mettre en cohérence cette ambition avec sa politique intérieure sur l'énergie et sur le climat : notamment en ayant voté avant 2015, la fameuse loi sur la transition énergétique. Mais aussi, en décidant de mesures inédites, sur le front du climat et de l'économie. Sans cela, le gouvernement ne serait pas légitime pour demander un accord climat mondial, et donc des efforts aux pays du Sud.

Au Pérou, même ambiance : le gouvernement espère sortir de la COP20 auréolé d'un « pré-accord » et il veut aussi profiter de la COP pour apparaître aux yeux du monde, et des investisseurs, comme un pays vertueux sur le front du climat. Là, il y a un hic.

Le 3 juillet, le congrès péruvien a voté un paquet de mesures pour la relance de l'économie, le « paquete de medidas para la reactivación de la economía », qui nivèle par le bas plusieurs dispositions de protection de l'environnement.

L'objectif affiché du plan est de relancer l'investissement étranger, pour renouer avec une croissance à la chinoise : le PIB péruvien a augmenté de 5,8% en 2013 (excusez du peu), contre 8,82% en 2010.

Pays à très forte intensité minière, le Pérou s'apprête à réduire les amendes pour atteintes à l'environnement que pourraient payer les entreprises : les montants seront plafonnées à 50% des montants actuels.

Deuxième mesure contestée par les organisations environnementales : le délai d'instruction des études d'impact environnemental par les services de l'état. Ces études, qui sont un préalable à l'autorisation de tout projet industriel, sont cruciales. Le gouvernement voulait baisser ce délai à un mois, ce qui semble bien peu. Après passage au congrès, cela sera finalement 45 jours. Est-ce suffisant ? Quiconque a déjà eu entre les mains un dossier d'impact environnemental en doutera fortement.

D'après l' Environmental InvestigationAgency (EIA), basée à Washington, ces mesures interviennent alors que le Pérou s'apprête à lancer des appels d'offre pour des concessions de gaz et de pétrole en Amazonie. Des projets forestiers aussi seraient dans les cartons. Pourvu que cela ne soit pas du palmier à huile...



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